Le récit de naissance

L’importance des récits de naissance

J’ai compris que raconter son accouchement est crucial pour poser des mots sur ce vécu intense. Cela permet de comprendre certaines phases importantes et impactantes de l’accouchement. Parfois, ce qui est vécu à ce moment-là est tellement bouleversant qu’il peut susciter des émotions incontrôlées.

J’ai découvert qu’un accouchement mal vécu peut avoir un impact dramatique sur les suites de couches et le post-partum. C’est pourquoi il est essentiel de permettre à la maman de déposer ses émotions et son vécu d’accouchement.

Lors de mes accompagnements, écouter ces récits est une étape primordiale. Cela me permet d’avoir une approche globale et de mieux connaître la famille que j’accompagne et ses besoins.

novembre 2024
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Mon premier accouchement

Je pourrais le juger de « classique ». J’avais fait tous mes cours de préparation à l’accouchement avec le papa, je me sentais prête. 

Quelques mois avant j’avais eu l’honneur de participer au travail de ma petite sœur qui avait parfaitement géré ses contractions. Elle avait juste eu le temps d’arriver à la maternité pour accoucher car ma nièce était déjà en train de sortir. Pour moi, elle avait été parfaite, elle avait réussi à accoucher sans péridurale ! 

Toute fière que j’étais et après avoir vu ma sœur pour son accouchement je m’étais mis en tête que t’étais suffisamment forte, en tout cas au moins assez forte, pour me débrouiller aussi bien que ma petite sœur. Elle y était arrivée, pourquoi pas moi ? 

J’avais donc décidé d’accoucher sans péridurale. 

Le jour de l’accouchement j’ai vite compris que c’était ma première erreur de parent : ne jamais se comparer aux autres !

Lors des premières contractions, j’ai moins fait la fière. Dès que j’ai senti les contractions se rapprochées, nous sommes directement allés à la maternité. Au vu de la douleur que je ressentais, j’ai directement demandé la péridurale. La femme forte et toute fière que j’étais avait complètement disparue. Et j’étais loin de mes peines lorsque j’appris que le travail n’était pas suffisamment avancé pour avoir la péridurale. J ‘étais a 2 et il fallait attendre d’être à 3. 

Ca c’était pas prévu dans le scénario !

J’ai donc dû attendre. J’ai pris mon mal en patience, j’étais couché sur le lit, branché à tous les appareils et je serrais les dents à chaque nouvelles contractions.

Vous n’imaginez pas la délivrance que j’ai ressenti lorsque j’ai reçu la péridurale. Bien que j’étais terrifié par cette énorme  aiguille qui allait rentrer dans mon dos, cette peur avait complètement disparu tellement je souffrais des contractions…

Une fois la péridurale posée, c’était magique, la douleur avait disparu. Je sentais légèrement les contractions et c’était parfait. Je suis restée tranquillement dans mon lit à attendre, jusqu’au moment où tout le monde s’est emballé, une série de médecins sont entrés dans la pièce en m’indiquant que c’était le moment… J’avais tellement peur d’une quelconque complication (à l’époque ma grande frayeur c’était de subir une césarienne) que j’ai poussé de toutes mes forces dès que la sage femme me le disait. Oui parce que, comme j’avais vu dans les films, j’attendais qu’on me dise ce que je devais faire…

En 23 mins top chrono il était expulsé. Un bébé né en bonne santé grâce à une merveilleuse sage femme qui m’avait guidée avec suffisamment de force pour me motiver, que d’amour et de bienveillance pour que je ne me sente pas agressée.

C’était l’accouchement idéal !

Mon 2ème enfant 

Il n’a malheureusement pas vécu longtemps. D’ailleurs certains dirons qu’il n’a même jamais eu le temps d’exister. La vie a fait qu’il est parti au bout de 10 SA.

Le vendredi 18 janvier 2019 j’apprenais lors de la première échographie que le cœur de mon bébé ne battait plus. J’avais le cœur en miette. Ce bébé qui prenait une place tellement puissante en moi encore quelque jour avant cette échographie n’était finalement plus là.

A peine la nouvelle annoncée, je devais choisir la méthode pour sortir mon bébé de mon utérus. J’ai dû attendre tout un week end avec ce bébé mort dans mon ventre avant de faire un curetage (quel mot horrible). Puis le gynécologue l’a enlever sans même que je ne puisse dire quoi que ce soit à mon enfant. Non pas que j’avais ressenti le besoin de dire quelque chose à ce moment là mais aujourd’hui je me rend compte que je n’ai pas eu de choix et que j’aurais peut être aimé lui dire au revoir. Je te raconterais dans un prochain article comment j’ai vécu cette période.

Mon 2ème accouchement
Avec le recule, je pense que j’ai vécu une certaine frustration de ne pas avoir réussi à atteindre cet objectif du sans péri lors de mon premier accouchement car même des années après avoir accouché, je me renseignais toujours sur la maternité, l’accouchement. Une passion commençait à naitre. 
Mon 2eme enfant est né pendant une période stricte de notre histoire, c’était comme on l’appel aujourd’hui, un bébé covid. Premier confiné comme on dirait.
 
Cette période a été difficile pour beaucoup de famille, des maternités ont appliqué des règles très strictes de protection et certains parents n’ont pas pu voir naitre leurs nouveau né, laissant des mères accoucher seule.
 
A ce moment j’avais la change d’être armée psychologiquement et les informations que j’avais continuer à emmagasiner tout au long de ces années renforçait ce sentiment. Comme il n’y avait plus aucun court de préparation à l’accouchement, je me suis encore plus plongée dans mes recherches, perfectionnant davantage mes connaissances et renforçant mon sentiment que la mère n’avait finalement besoin de personne pour accoucher si elle se sentait prête.
 
A cette époque,  je n’était clairement pas prête à accoucher seule, il me fallait absolu mon conjoint qui pour moi était mon pilier et devait absolument faire parti de cette naissance.
J’ai donc fait en sorte d’avoir un maximum de connaissances pour être prête le jour de l’accouchement, quitte à accoucher à la maison s’il le fallait. C’est ainsi que j’ai découvert le projet de naissance. Travaillé avec cet outil m’a permis d’approfondir mes connaissances, travailler sur mes peurs et surtout savoir ce qui était important pour moi afin d’avoir les meilleures conditions possibles pour le jour J.
 
Ce travail m’a permis d’être plus à l’écoute de mon corps aussi car la veille de la naissance de mon fils alors que je terminais mon projet de naissance, j’ai senti que quelque chose se préparait. Je me dépêchais de terminer mon projet pour vite aller me coucher car je sentais que si le travaille commençait pendant la nuit j’allais avoir besoin de repos. Je ne m’étais pas loupé car vers 4H du matin je sentais le travaille commencer. J’avais eu beaucoup de contraction de Braxton en fin de grossesse donc j’avais appris à apprivoiser les contractions.
Comme pour le premier accouchement j’avais garder en tête qu’il fallait que j’aille à la maternité dès que je voyais que les contractions étaient très rapprochées. Je suis arrivée à la maternité j’étais à 2, « Quoi ? Encore ? » m’étais je dis. J’étais pourtant persuadée que c’était le bon moment. On me refusa l’accès à la salle de travail car il fallait attendre d’être à 3 pour y avoir accès. J’avais 2 options, rentrer chez moi pour continuer le travail à la maison et rester en attendant d’être avec un niveau d’ouverture du col suffisamment élevé pour accéder à la salle.
Je me suis dis que c’étais plus simple de rester sur place pour continuer le travail et rapidement avoir accès à la salle.
Aujourd’hui en écrivant ces mots je me rends compte que ce n’étais pas la meilleure solution.